LE PARTAGE DES SERVICES .

Humanicité

Il y a 10 ans l’université catholique de Lille a lancé ce projet dans les communes de Lomme et Capinghem ( Nord de la France) : un quartier de 15 ha entre ville et campagne. Des logements, des services et des commerces mais aussi un hôpital, une résidence étudiante, une école de formation aux soins de santé et une maison d’accueil cogérée par le diocèse et des religieuses.

« C’est un laboratoire dans lequel on expérimente grandeur nature des choses nouvelles comme le vivre ensemble, l’attention aux publics fragilisés, la mixité des fonctions et des populations », dit Stéphane Soyez directeur des ateliers living-lab qui accompagnent le projet.

La mixité à l’échelle de chaque ilôt. L’un comporte des logements haut de gamme et des logements sociaux ; d’autres un Ehpad pour moitié réservés aux personnes malentendantes.

Les habitants sont invités à échanger à l’occasion d’évènements collectifs tandis qu’un journal de quartier permet de faire le lien entre les usagers. Ils veulent créer des jardins partagés, éducatifs ou thérapeutiques, des composts collectifs.

C’est une aventure au long cours : commencée en 2009, elle se terminera en 2020 ! A terme le quartier comptera 900 logements, 2200 habitants et un millier d’étudiants.

Le village vertical

A Villeurbanne, c’est un immeuble collectif comprenant 14 logements basse consommation avec un système de location fondé sur l’adhésion à une coopérative qui encaisse les loyers et assume le rôle de syndic. Chacun étant libre de partir et de vendre ses parts de coopérateur à son successeur sans encaisser de plus-value… Lancé en 2005 par 4 couples., le village vertical a été inauguré en juin 2013 . Depuis, 14 ménages et 3 jeunes en insertion sociale travaillent ensemble à l’avancée du projet. Cet immeuble écologique dispose d’espaces communs : cuisine collective (en plus des cuisines familiales), salle de réunion, buanderie, espace ludique, quatre chambres d’amis pour inviter la famille ou des hôtes de passage, plus un jardin partagé… tout en menant leur vie de manière indépendante..

« Je ne supporterais plus de vivre en ville, dans l’anonymat, l’individualisme et l’indifférence généralisée , témoigne Cécile. « J’avais envie d’avoir des rapports amicaux avec mes voisins et de partager avec eux les choses simples de la vie, dans une grande bienveillance. C’est exactement ce que j’ai trouvé ici. »

Ces voisins solidaires n’hésitent pas à se rendre service (garde d’enfants, prêt de voiture, réception de colis, conduite alternée des enfants à l’école, etc;) tout en menant leur vie de manière indépendante.

Il existe en France plus de 300 lieux d’habitat participatif dont une vingtaine de coopératives d’habitants.

Laurent GRZYBOWSKI dans LA VIE du 7 décembre 2017