Un béguinage moderne ? Un village dans la ville !

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Nous vieillirons ensemble…

Nous vieillirons ensemble… in La Croix du 4/1/2017

Ce jour de randonnée-là en 2009, deux amies discutent en marchant de la vieillesse, de l’expérience de leurs parents, de la solitude, de la dépendance. Puis une idée vient, lancée comme cela: » Et si on vivait ensemble ? » « Au début, c’était une idée complètement barge, dit Patrick mais on a continuer à se demander comment ne pas être une charge pour nos enfants . »

Maintenant le projet a pris la forme d’un immeuble de 4 étages, 16 appartements pour une surface de 1000 mètres carrés. Un immeuble écologique isolé en paille avec quatorze appartements de 45 mètres carrés et deux de 63 M2. Mais surtout des espaces collectifs comme une salle commune avec cuisine, un atelier bricolage, une buanderie, un local à vélo, un bureau pour l’association, un parking et des jardins et même des ruches sur le toit !                

Tout le monde trouvait le projet super mais aucune commune ne nous trouvait de terrain… jusqu’en 2011.

C’est l’association Chamarel qui tient les rênes. Pour prétendre habiter l’immeuble, il faut avoir milité six mois au sein de l’association avant d’être coopté par les membres lors dune assemblée générale. Du choix du cabinet d’architectes aux recherches de partenaires et de financements , les membres de l’association ont tout fait eux-mêmes.

Les coopérateurs possèdent des parts sociales de l a société mais ils sont aussi locataires car ils paieront chaque mois une redevance pour aider à rembourser l’emprunt en plus des charges et de la taxe foncière. Chaque futur résident vient avec un apport personnel de 30000 à 40000 € par habitant. Cela correspond à des parts sociales récupérables à terme.

Plus que 6 habitants et les locaux seront complets. L ‘aménagement est prévu pour juin 2017.

D’autres coopératives d’habitants en France.

  • Les Babagayas à Montreuil , maison de retraite associative, écologique et autogérée depuis 2012 par une vingtaine de femmes.
  • Le village vertical à Villeurbanne : 14logements dont 9 sociaux pour des habitants de tous âges. Le projet démarré en 2005 s’est actualisé en 2013.
  • App’solu à Bron, des appartements seniors solidaires achetés dans des immeubles existants pour y installer les coopérateurs.

Un toit, plusieurs âges

Favoriser les échanges intergénérationnels, c’est le but du réseau Cettefamille : un vrai cocon pour les personnes âgées.

A Wormhout, petit village des Flandres situé entre Lille et Dunkerque, la maison des Borowski a gardé le charme des anciens corps de ferme : poutres au plafond, fenêtres ouvrant sur de vastes pâtures et salle à manger confortable réchauffée par une flambée.

C’est là, dans cette atmosphère bienveillante, que Colette accueille, depuis années, des personnes âgées pour qu’elles y trouvent une seconde famille. « Ma grand-mère a longtemps vécu chez mes parents, puis chez moi lorsque je me suis mariée, explique-t-elle. Cela me paraissait naturel de continuer ainsi, d’autant que mon mari, d’origine polonaise, a aussi vécu avec ses grands-parents. »

Après avoir obtenu l’agrément du conseil départemental, elle a successivement hébergé Yvonne, arrivée à l’âge de 96 ans, puis Solange et Suzanne… Depuis 2005, c’est Marie-Françoise, 76 ans, qui a fait son nid ici. Elle a sa chambre et sa salle de bains, mais partage les repas avec Colette et son mari, tous deux retraités. « C’est quand même plus chaleureux qu’une maison de retraite. Ici, je me sens bien », confie la pensionnaire.

L’an dernier, Colette Borowski a rejoint le réseau de « CetteFamille », une entreprise sociale créée en 2016 qui met en relation personnes âgées et familles d’accueil dans toute la France. « L’hébergement en famille offre une solution à la perte d’autonomie et au sentiment de solitude ressenti par certains. C’est une magnifique alternative aux maisons de retraite, aujourd’hui peu connue », estime Agathe Pommery, qui a fondé CetteFamille avec un ami, Paul-Alexis Racine Jourdren.

La structure compte déjà un réseau de 300 familles agréées dans toute la France et propose un hébergement pour un coût allant de 1 300 à 1 800 € par mois. Ce maillage est destiné à permettre de trouver pour son parent une famille formée et sélectionnée proche de chez soi, qui partage le projet de vie de la personne accueillie. En cas de besoin, la famille fait appel à des professionnels de santé pour tous les soins nécessaires.

CetteFamille propose également au senior d’aller dans une autre famille du réseau pendant les semaines de vacances et met à disposition le service Famileo, une « gazette » papier mensuelle qui rassemble les nouvelles et photos que les proches de la personne hébergée déposent sur une application mobile. Une sorte de « Facebook familial » pour avoir des nouvelles de ses proches.

Florence Quille

Rens. : www.cettefamille.com

Extrait du journal La Croix du 1/2/2017

On ne peut pas se sentir indépendant des autres

quelques-voisins-transis-mais-heureux

Une réflexion
d’Hélène L’Heuillet*,
philosophe et psychanalyste

Je tire les conséquences de mes relations quotidiennes avec mes voisins, mais aussi de ce que mes patients me disent de leurs propres rapports de voisinage. C’est drôle, les petites choses qu’on a sous les yeux nous paraissent souvent anodines, mais elles sont révélatrices de notre société. L’habitat est une question centrale. Il n’est pas possible de se sentir chez soi indépendamment des autres. Nous voyons, nous entendons, nous sentons nos voisins, c’est un corps-à-corps. Nos rapports avec eux peuvent nous donner envie de quitter un lieu, ou au contraire d’y rester.

Lire la suite de l’article sur le site du journal La Croix !

* Hélène L’Heuillet est l’auteur de Du voisinage, réflexions sur la coexistence humaine, Albin Michel, 2016.

P.S. L’illustration vient du site du Midi Libre, merci !

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