Un béguinage moderne ? Un village dans la ville !

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La première année de vie de Vivâges

Rapport d’activités des habitants

de 2021 jusque mai 2022.

Nous sommes entrés dans nos appartements de septembre 2020 à mars 2022. Mais la plupart d’entre nous sont entrés au premier semestre 2021. Nous avons donc un an d’expérience d’habitat groupé.

Nous commencerons ce rapport par les multiples mises au point que nous avons faites entre nous pendant cette année. Ce furent des discussions démocratiques et animées, des ajustements, des précisions et des règles qui furent consignées dans un ROI. Ensuite nous parlerons des actvités, des rencontres, des implications dans le voisinage, dans le quartier puis dans la ville.

Au début de l’année 2021 nos réunions avaient lieu une fois par mois mais il est rapidement apparu que le rythme de deux fois par mois était nécessaire au vu de tout ce que nous avions à décider. Nous en avons profité pour réduire la durée des réunions à 1 h 30, certains ayant des difficultés d’attention.

Le repas mensuel a été instauré. Il prend souvent la forme d’auberge espagnole. Mais parfois aussi d’un plat en commun. Raclette, choucroute, frites à gogo.

Une caisse commune a été instaurée pour les activités communes. Un montant minimum a été décidé puis reprécisé à plusieurs reprises. Les habitants à plus haut revenu participent volontairement avec des montants plus importants mais cela ne leur donne pas plus de poids dans les décisions.

L’entretien de la cour et des terrasses ont été réparti sur l’ensemble des membres mais ceux qui n’arrivent pas à monter aux terrasses se contentent d’agir au rez de chaussée.

Ceux qui le veulent, déposent leurs poubelles triées dans le local poubelle et, à tour de rôle, nous les sortons le dimanche. Une poubelle est réservée pour les déchets végétaux et est versée sur le compost dans le jardin de deux des habitants.

Les espaces de jeux pour les enfants ont été délimités au fur et à mesure. Les caves, l’ascenseur, les escaliers extérieurs et les terrasses ont d’abord été interdits aux enfants non accompagnés d’adultes. Ensuite les escaliers extérieurs jusqu’au premier palier ont été autorisés. Dans la cour les jeux bruyants doivent cesser à 19 h 30 et les balles utilisées doivent être en mousse pour le bien être des résidents qui jouxtent la cour.

L’utilisation des salles communes a été régulée petit à petit. Pour la salle du rez de chaussée, chaque adulte à sa clef. Les parents peuvent ouvrir et y laisser jouer des enfants mais le parent qui a ouvert doit prendre la responsabilité de fermer et de remettre tout en ordre au moment où il referme.

Un comité a été mis en place pour concevoir l’aménagement. Il a prévu les panneaux d’affichage pour les listes de tâches, les réservations de salle et les dates d’anniversaires. La salle est conçue pour permettre aux réunions et aux repas d’avoir lieu et des meubles sur roulettes permettront la formation d’un petit coin plus intime pour les enfants jouer ou lire. Des tentures ont été installées pour créer un peu d’intimité.

Les tentures nous ont été offertes et les fixations financées avec la caisse commune.

La cave voûtée a servi pour des repas en communs, des répétitions de slam et nous y avons fêté Noël en nous offrant de petits cadeaux dont la plupart était réalisés main. Des fêtes familiales privées y ont eu lieu aussi.

Le nettoyage des salles communes est assuré après chaque évènement et chaque mois également. L’ameublement des salles communes nous a été prêté.

Un comité a été mis en place pour l’aménagement des terrasses.

Un système de communication a été établi par Whatsapp pour compléter les échanges qui ont lieu en réunion. Comme tout le monde n’a pas accès à whatsapp des contacts supplémentaires sont prévus pour informer ces personnes. Parfois utilisé à d’autres fins que le passage d’information, l’utilisation de notre groupe d’échange whatsapp a déjà été recadré.

Les activités les plus mémorables que nous avons organisées.

C’est d’abord la coupe du monde de football qui nous a réunis, avec parure de supporter et projection sur grand écran.

Ensuite la pendaison de crémaillère où nos amis et nos familles ont été invités, Quatre-vingt personnes sont passées ce jour-là.

De multiples apéros sauvages souvent organisés les vendredis soir où il fait beau.

Des concerts de qualité ont aussi eu lieu chez certains d’entre nous.

Nous avons la chance d’avoir deux artistes reconnus qui nous invitent pour leur performance.

Les anniversaires sont fêtés lors du repas mensuel.

A l’initiative des fêtés ou de leur parents, ils font parfois l’objet d’une fête particulière en dehors de ce repas.

Saint Nicolas en personne est venu rendre visite aux enfants en décembre.

La galette des rois a été tirée en janvier.

Deux fois déjà, les cloches sont passées et les enfants sont partis à la chasse.

Nous avons été invité à fêter la fin du ramadan.

Pour Halloween, les enfants ont été effrayer notre voisinage sous une pluie battante. Cela s’est heureusement terminé au chaud autour de fameuses frites.

Une d’entre nous organise le tea time tous le jeudis à cinq heures pétante.

Un autre organise une soirée whist tous les derniers mardis du mois.

Un club de lecture s’est réuni une fois.

Une animation pour les enfants dont l’école était en grève a été organisée par un pensionné. Une sortie mémorable à la Julienne.

D’autres adultes ont déjà emmené la smala pour des promenades dans les coteaux.

Nous sommes allés en groupe au cirque pendant les vacances de Pâques.

Des ateliers peinture ont été organisés. Ils rencontrent beaucoup de succès chez les enfants.

Notre doyenne ouvre sa cour qui devient un espace convivial à certains moments et nous a invités à fêter la nouvelle année.

En ce qui concerne les travaux :

Nous avons chaulé la grande cave voûtée.

Installé les séchoirs, les portes vélos et les tentures de la salle commune.

Des coups de main sont régulièrement donnés entre habitants. De l’entraide matérielle (dons financiers, alimentaire, dons de vêtements, meubles ou jouets). Des services se sont rendus. Garde d’enfants, baby sitting, aide aux courses pendant la pandémie. D’ordre social aussi : rédaction de CV , recherche de formations, de travail ou démarche pour l’obtention de droits.

Nombreux sont les adultes qui ont donné des cours particuliers aux enfants dans leur branche de prédilection.

Le coordinateur a joué son rôle par de multiples tâches, notamment le contact avec les propriétaires pour les travaux, pour les réunions. Contacts avec les corps de métiers. Gestion de l’adoucisseur d’eau. L’organisation du raclage de l’eau dans les caves quand il pleut abondamment. Intervention auprès des techniciens chaque fois que la grille d’entrée tombe en panne.

Une d’entre nous est souvent là pour ouvrir les portes aux corps de métier. Elle a aussi recherché des devis.

Une autre tient le ROI à jour. Elle a aidé dans la gestion des maladies et parasites chez les enfants.

Deux hommes tiennent les comptes.

Sans compter tous ceux qui ont rédigé des PV de réunion et des convocations.

Ceux qui ont animé nos réunions et rédigé les listes de travaux à terminer.

Trois fois déjà, les enfants ont pu s’exprimer lors dans leur propre réunions animées par un ou deux adultes. Les idées y fusent et des règles ont été modifiées suite à leurs remarques. Les enfants aiment beaucoup que leur voix soit entendue, ils en redemandent quand ils ont quelque chose a signaler.

Pour les contacts extérieurs.

Nous avons sympathisé avec les voisins. Nous avons été invités collectivement chez certains d’entre eux. Nous allons organiser un apéro pour le départ de nos voisins d’en face.

Notre cour est ouverte aux petits voisins qui viennent gonfler le groupe d’enfants. (il y a quatorze enfants et 19 adultes dans notre habitat groupé).

L’un d’entre nous relaye les actions du comité de quartier. Un plan mobilité va être discuté par ce comité avec la commune pour tenir compte de l’installation du tram. Un plan d’aménagement de la rue Vivegnis en voie partagée va être proposé. Les habitants sont invités à se prononcer.

Notre doyen a interpellé la commune à propos du système de stationnement dans notre partie de la rue. Il a aussi interpellé la SNCB pour la réouverture de la gare de la Place Vivegnis.

Lisbonne, cité de tous les âges

Le programme Radar lancé par la mairie de Lisbonne, au Portugal, recense les besoins des personnes âgées pour lutter contre l’isolement

Un article publié dans La Croix, signé Marie Line Darcy, correspondante à Lisbonne (Portugal), le 09/01/2020

Au Portugal, un « Radar » social pour les plus âgés

De gauche à droite, Sara, Alice et Diogo, enquêteurs du Radar, sillonnent le quartier haut de Lisbonne, à la rencontre des seniors. Marie-Line Darcy

Lisbonne est une ville océanique et le crachin qui tombe ce jour justifie à lui seul les vestes rouges siglées « Radar » qu’ont revêtues Alice, Diogo et Sara. Ils débutent le quadrillage du Bairro Alto, le quartier haut, dans le cœur historique de la capitale où ils rencontrent et identifient les personnes de plus de 65 ans vivant seules ou avec des personnes du même âge.

Les trois jeunes gens ont été recrutés par la Santa Casa da Misericordia, une institution caritative catholique et laïque pour le projet Radar entamé début 2019. L’institution a conçu et mis en forme le programme inscrit dans un projet plus global de la municipalité, intitulé « Lisbonne, cité de tous les âges », en partenariat avec les services de santé, les services sociaux et la police.

« Cerner la population âgée »

La ville veut cerner la population âgée, définir ses besoins et lutter contre son isolement. Le dernier recensement en 2011 avait identifié 132 000 personnes de plus de 65 ans. Radar s’est fixé un objectif : rencontrer et interroger 30 000 personnes. La méthode utilisée est classique : le porte-à-porte.

Alice écrase le bouton de sonnette et lance à voix haute : « Nous sommes l’équipe Radar, on est de la Misericordia. On fait une enquête sur les personnes de plus de 65 ans, est-ce votre cas ? » Du 4e étage, une silhouette fait une apparition furtive, mais se garde d’ouvrir.

« Les personnes âgées se méfient. Les deux policiers qui nous accompagnent sont là pour rassurer, mais cela ne suffit pas toujours », dit Alice sans perdre son flegme. Les refus assez fréquents n’entament pas l’enthousiasme de l’équipe qui suit un protocole rigoureux et systématique.

Les derniers gardiens d’une vie de quartier en voie de disparition

Nouveau coup de sonnette, même discours de présentation par l’interphone. Cette fois la porte s’ouvre. Diogo est chargé du premier contact. La dame sur le pas de sa porte accepte de décliner son identité mais refuse de communiquer son numéro de téléphone. « Il y a beaucoup de résistance. Mais les coordonnées sont essentielles à la constitution de la base de données parce que les services sociaux devront pouvoir communiquer avec ces personnes dans le futur. C’est un questionnaire volontaire, personne n’est obligé de répondre », explique le jeune enquêteur.

Le Bairro Alto, quartier animé la nuit, prend des allures fantomatiques de jour, sous la pluie fine. Beaucoup d’appartements sont loués aux touristes ou mis en vente. Les habitants les plus âgés sont les derniers gardiens d’une vie de quartier en voie de disparition accélérée.

Un quartier que Dona Ana, 80 ans, ne veut pas quitter. Elle y a toujours vécu et est propriétaire de son appartement. Une vie modeste qu’elle raconte entre sourires et émotions. Rencontrée dans la rue alors qu’elle rentre chez elle, elle se prête gentiment au jeu des questions, ravie de l’attention qu’on lui porte. « Je n’ai besoin de rien. Mais qui sait, un jour je devrais peut-être faire appel à vous », dit-elle à l’équipe Radar. Elle vit avec 500 € de retraite par mois et s’estime privilégiée car elle est propriétaire de son appartement. « Le quartier se vide », déplore-t-elle dans un sourire qui met fin à la conversation.

Au Portugal, un « Radar » social pour les plus âgés

Dona Ana, 80 ans, se prête au jeu des questions, ravie de l’attention qu’on lui porte. / Marie-Line Darcy

Des « tables communautaires »

Les trois jeunes de l’équipe s’arrêtent aussi dans une épicerie. Les commerçants du quartier qui le souhaitent arborent une affichette « Radar » sur leur devanture. Ils sont associés au projet et veillent sur les personnes âgées du quartier. Un rôle social traditionnel à nouveau valorisé.

À partir de cette année, le programme Radar entre dans une nouvelle phase. « Il faut le reconnaître, 90 % de notre échantillon de personnes répondant aux critères du Radar ne sont pas connues des services sociaux. L’espérance de vie a augmenté, les conditions de vie ont changé. Mais les réponses sociales aux besoins de ces catégories-là, pensées au XXe siècle, ne sont plus adaptées. Il faut réinventer les réponses », estime Maria Luz Cabral, responsable du programme à la Santa Casa da Misericordia.

Ainsi, des « tables communautaires », sorte de services spécialisés pour les seniors, vont être créées. Leur future structure encore mystérieuse est annoncée comme une mini-révolution.

Humanicité

LE PARTAGE DES SERVICES .

Humanicité

Il y a 10 ans l’université catholique de Lille a lancé ce projet dans les communes de Lomme et Capinghem ( Nord de la France) : un quartier de 15 ha entre ville et campagne. Des logements, des services et des commerces mais aussi un hôpital, une résidence étudiante, une école de formation aux soins de santé et une maison d’accueil cogérée par le diocèse et des religieuses.

« C’est un laboratoire dans lequel on expérimente grandeur nature des choses nouvelles comme le vivre ensemble, l’attention aux publics fragilisés, la mixité des fonctions et des populations », dit Stéphane Soyez directeur des ateliers living-lab qui accompagnent le projet.

La mixité à l’échelle de chaque ilôt. L’un comporte des logements haut de gamme et des logements sociaux ; d’autres un Ehpad pour moitié réservés aux personnes malentendantes.

Les habitants sont invités à échanger à l’occasion d’évènements collectifs tandis qu’un journal de quartier permet de faire le lien entre les usagers. Ils veulent créer des jardins partagés, éducatifs ou thérapeutiques, des composts collectifs.

C’est une aventure au long cours : commencée en 2009, elle se terminera en 2020 ! A terme le quartier comptera 900 logements, 2200 habitants et un millier d’étudiants.

Le village vertical

A Villeurbanne, c’est un immeuble collectif comprenant 14 logements basse consommation avec un système de location fondé sur l’adhésion à une coopérative qui encaisse les loyers et assume le rôle de syndic. Chacun étant libre de partir et de vendre ses parts de coopérateur à son successeur sans encaisser de plus-value… Lancé en 2005 par 4 couples., le village vertical a été inauguré en juin 2013 . Depuis, 14 ménages et 3 jeunes en insertion sociale travaillent ensemble à l’avancée du projet. Cet immeuble écologique dispose d’espaces communs : cuisine collective (en plus des cuisines familiales), salle de réunion, buanderie, espace ludique, quatre chambres d’amis pour inviter la famille ou des hôtes de passage, plus un jardin partagé… tout en menant leur vie de manière indépendante..

« Je ne supporterais plus de vivre en ville, dans l’anonymat, l’individualisme et l’indifférence généralisée , témoigne Cécile. « J’avais envie d’avoir des rapports amicaux avec mes voisins et de partager avec eux les choses simples de la vie, dans une grande bienveillance. C’est exactement ce que j’ai trouvé ici. »

Ces voisins solidaires n’hésitent pas à se rendre service (garde d’enfants, prêt de voiture, réception de colis, conduite alternée des enfants à l’école, etc;) tout en menant leur vie de manière indépendante.

Il existe en France plus de 300 lieux d’habitat participatif dont une vingtaine de coopératives d’habitants.

Laurent GRZYBOWSKI dans LA VIE du 7 décembre 2017

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