Un béguinage moderne ? Un village dans la ville !

Étiquette : Proposer une alternative aux maisons de retraite Page 1 of 2

Quand les aînés se mettent en coloc.

Photo Dominique Merlen

QUAND LES AINES VIVENT EN COLOC.

En Suisse, une nouvelle formule qui se trouve à mi-chemin entre le domicile privé et l’hébergement en maison de repos.

Plusieurs personnes réunies sous un même toit. Chacun possède son intimité, bénéficie de son espace privé mais tous partagent des locaux communs. Ce qui rappelle peut-être des souvenirs estudiantins mais la colocation n’est plus réservée aux jeunes. En Suisse, la formule commence à se répandre.

Pro Senectute, l’association spécialiste des personnes âgées, suggère cette idée sur son site Internet : «  Vous n’avez encore aucun problème à vivre seul mais vous manquez de compagnie. Un logement communautaire regroupe des colocataires. Vous les aidez en cas de difficulté et, réciproquement, vous pouvez compter sur leur soutien. »

En Valais, le centre médico-social a ouvert son premier appartement Domino il y a déjà 20 ans. Il s’agit d’ un logement en colocation pour 4 à 6 personnes âgées comprenant un encadrement médico-social en cas de besoin. Ces appartements Domino sont situés en centre-ville près des commodités dans des immeuble standards et dans certains villages. Tout est fait pour encourager l’autonomie.

Bien sûr, il y a parfois de petites tensions comme n’importe quelle colocation. Mais les locataires font tous un effort de cohabitation. Chacun trouve son rôle et sa place dans la maisonnée. L’un ira chercher le courrier, l’autre préparera le thé pour ses congénères.

Il est rassurant pour tous de savoir que le médecin passe régulièrement. Des auxiliaires de vie complètent l’offre assurant une aide au ménage, si les locataires le souhaitent.

Le phénomène est très répandu en Suisse allemande où des seniors dès 55 ans cherchent spontanément des colocataires.

Valérie PASSELLO in Le Régional , n°886 du 31 janvier au 7 février 2018

Une idée bien proche de notre projet Multiâges auquel nous ajoutons la touche « jeunes » car nous voulons des locataires d’âges différents.

Un ministère de la solitude?

Photo D.Merlen

Après des années d’idéologie (socialisme puis libéralisme), nos sociétés contemporaines commencent à payer le prix fort de la liberté mal comprise, laquelle n’est rien d’autre qu’un individualisme exacerbé confinant à l’égoïsme.

Dans cet article, on apprend que la Grande-Bretagne vient de créer un secrétariat d’Etat destiné à lutter contre la solitude. En Angleterre, 200 000 personnes passent souvent un mois sans parler à personne. En France, cela n’est pas mieux : 300 000 personnes de plus de 60 ans sont en situation de « mort sociale ». Et il y a peu de raison qu’il en aille différemment au Canada, en Belgique, en Suisse ou dans tout autre pays occidental.

Jusqu’à ces dernières années, en France, l’Etat avait remplacé Dieu, au point de se donner lui-même ce nom curieux : Etat Providence, c’est-à-dire «Etat-Dieu !»

Les anglo-saxons ne sont pas allés jusque-là. Le « Welfare State » se traduit plutôt par « Etat bien-être ».

Et il est vrai que l’Etat peut donner de l’argent, du travail ou une maison.

Mais peut-il donner de l’amour ? Evidemment que non. Et c’est précisément pourquoi ce terme « Etat Providence » est l’un des pires mensonges de notre époque.

Mais aujourd’hui le masque tombe. L’Etat, les Etats occidentaux n’ont plus d’argent. Et ces millions d’individus à qui l’on a menti pendant des dizaines d’années se retrouvent seuls.

Seul ? Pas tout à fait quand même. Car il reste les chrétiens pour aider les plus fragiles. Comme toujours…

Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que de voir France Inter, grand pourfendeur de l’Eglise s’il en est, reconnaître que sans les « Petits frères des pauvres », Gérard, 61 ans, serait toujours dans la rue….

C’est bien cela que vise notre projet d’habitat groupé intergénérationnel afin que personne ne se sente plus abandonné. La solidarité redonne de la joie.

Photo Dominique Merlen

https://www.franceinter.fr/societe/faut-il-creer-un-ministere-de-la-solitude-en-france

Un toit, plusieurs âges

Favoriser les échanges intergénérationnels, c’est le but du réseau Cettefamille : un vrai cocon pour les personnes âgées.

A Wormhout, petit village des Flandres situé entre Lille et Dunkerque, la maison des Borowski a gardé le charme des anciens corps de ferme : poutres au plafond, fenêtres ouvrant sur de vastes pâtures et salle à manger confortable réchauffée par une flambée.

C’est là, dans cette atmosphère bienveillante, que Colette accueille, depuis années, des personnes âgées pour qu’elles y trouvent une seconde famille. « Ma grand-mère a longtemps vécu chez mes parents, puis chez moi lorsque je me suis mariée, explique-t-elle. Cela me paraissait naturel de continuer ainsi, d’autant que mon mari, d’origine polonaise, a aussi vécu avec ses grands-parents. »

Après avoir obtenu l’agrément du conseil départemental, elle a successivement hébergé Yvonne, arrivée à l’âge de 96 ans, puis Solange et Suzanne… Depuis 2005, c’est Marie-Françoise, 76 ans, qui a fait son nid ici. Elle a sa chambre et sa salle de bains, mais partage les repas avec Colette et son mari, tous deux retraités. « C’est quand même plus chaleureux qu’une maison de retraite. Ici, je me sens bien », confie la pensionnaire.

L’an dernier, Colette Borowski a rejoint le réseau de « CetteFamille », une entreprise sociale créée en 2016 qui met en relation personnes âgées et familles d’accueil dans toute la France. « L’hébergement en famille offre une solution à la perte d’autonomie et au sentiment de solitude ressenti par certains. C’est une magnifique alternative aux maisons de retraite, aujourd’hui peu connue », estime Agathe Pommery, qui a fondé CetteFamille avec un ami, Paul-Alexis Racine Jourdren.

La structure compte déjà un réseau de 300 familles agréées dans toute la France et propose un hébergement pour un coût allant de 1 300 à 1 800 € par mois. Ce maillage est destiné à permettre de trouver pour son parent une famille formée et sélectionnée proche de chez soi, qui partage le projet de vie de la personne accueillie. En cas de besoin, la famille fait appel à des professionnels de santé pour tous les soins nécessaires.

CetteFamille propose également au senior d’aller dans une autre famille du réseau pendant les semaines de vacances et met à disposition le service Famileo, une « gazette » papier mensuelle qui rassemble les nouvelles et photos que les proches de la personne hébergée déposent sur une application mobile. Une sorte de « Facebook familial » pour avoir des nouvelles de ses proches.

Florence Quille

Rens. : www.cettefamille.com

Extrait du journal La Croix du 1/2/2017

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