Les enfants de l’habitat groupé n’avaient pas encore été consultés collectivement alors que les adultes s’étaient déjà réunis à plusieurs reprises. Les adultes ont donc organisé le 25 juin une réunion d’enfants. Ils étaient tous présents. Ils constituent quand même la moitié des personnes de l’habitat groupé. Deux adultes ont animé cette réunion. Les enfants ont exprimé leurs avis sur les dernières règles qui avaient été fixées par les adultes. Ils avaient bien compris ces règles et pour certaines d’entre elles, ils essayaient d’introduire des assouplissements.

 

Ils ont aussi exprimé des besoins qui n’avaient pas encore été exprimés par les adultes et qui nécessitent aussi l’introduction de règles. C’est la demande de respect des moments familiaux qui a été le plus présent. L’un d’entre eux demandait que les autres enfants ne le dérangent pas lorsqu’il faisait ses devoirs. L’autre demandait que les autres enfants ne viennent pas se coller à la fenêtre quand sa famille mangeait ensemble. Une troisième demandait que les autres enfants ne viennent pas sonner tout le temps chez eux quand ils regardaient la télévision en famille. Bref, ils demandaient le respect de leur vie privée familiale. Et c’est vrai qu’ils sont très souvent les uns avec les autres. Leurs interactions sont parfois rudes et les adultes ont bien compris la nécessité de réguler ces jeux collectifs. Un des plus petits a exprimé son ras le bol de l’utilisation de la force par un grand.

Dans l’ensemble ils ont manifesté leur satisfaction sur le fait d’être consultés et sur le fait d’habiter en habitat groupé. Ils apprécient particulièrement les moments conviviaux où tout le monde est là.

Nous avons constaté que les deux plus petits n’ont trouvé que le cri pour se faire entendre dans ce groupe. La plus grande des enfants a plaidé pour davantage de relativisation des situations. Toute situation ne nécessite pas une vengeance.

On voyait que certains d’entre eux étaient habitués à prendre la parole dans des collectifs que ce soit à l’école ou dans la famille.

En fin de réunion plusieurs grands ont demandé clairement aux adultes ce qu’ils allaient faire de leurs doléances. Les adultes ne doivent pas oublier d’y répondre. Ils se retrouvent dans la même situation que les propriétaires de l’habitat face aux doléances des locataires adultes de l’habitat. Ils ont consulté les enfants mais n’ont pas encore prévu de décider ensemble. Créer des espaces de parole, c’est bien, mais décider ensemble, ce serait cela apprendre la démocratie.

Paul, Monique et Louise, locataires de Vivâges.